11 janvier 2007
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LES VEAUX, COMME ON N'EN VOIT QU'A GUERANDE
Janvier, c'est le mois pendant lequel il y a le moins de travail à faire dans les salines.
Du coup, on en profite pour réparer les digues de terre qui nous protègent de la mer.Car les digues, qui sont en argile, ont tendance à fendre pendant l'été. Et l'hiver, l'eau de pluie entre dans les fentes, et régulièrement, les talus se découpent en suivant les fentes, et des pans de talus tombent en bas. Ce phénomène, appelé partout éboulement porte à Guérande le nom de "veau".
En voici un exemple:
Celui ci est tout petit, il ne fait meme pas dix metres de long.
Mais c'est suffisant pour vous montrer comment ça se répare.
Tout d'abord, il faut enlever la terre éboulée, et la mettre de côté. Inutile de vous dire qu'on fait ce genre de chantiers en équipe, c'est plus facile.
Voici donc à quoi ça ressemble une fois la terre mise de côté:
Bon, maintenant, il faut tout remettre en place. Mais d'abord, pour éviter que ça ne retombe, on place des piquets et des planches, pour "tenir le pied" du talus.
Voilà les planches mises en place:
C'est le même veau, mais la photo est prise par l'autre côté.
Une fois que les planches sont mises, on continue à monter le talus, jusqu'en haut.
Et voilà ce que ça donne une fois terminé:
Comme je vous le disais, celui ci était petit, mais il a quand même occupé 6 personnes pendant toute une journée.
Parfois, ils sont plus longs, comme celui de la Combinière, qu'on a réparé en début de semaine:
Le voilà, presque fini.
A la fin, certains paludiers en profitent pour faire les guignols, comme Philippe ci dessous:
Je n'ai pas pu résister à la mettre sur le blog, celle là!
Treve de plaisanterie, regardez moi ça comme c'est beau, un veau quand la réparation est terminée:
Et voilà le travail!
Ce qu'il faut savoir, c'est que si les veaux n'étaient pas relevés, les talus seraient trop fragiles, et sous la pression de la mer, à marée haute, ils casseraient, créant des brèches.
Or, une brèche (j'ai la chance de n'en avoir jamais vues), c'est la catastrophe, car la mer en entrant emporte tout sur son passage.
Et en plus , ça n'arrive pas forcément à une période tranquille, voire en été. Donc mieux vaut prévenir que guérir.
Et voilà, c'est déjà la fin des travaux d'hiver.
Des la semaine prochaine, on va déjà commencer à préparer les salines pour la prochaine saison, je vous parlerai alors de l'habillage des cobiers.